Un après-midi d'automne... la routine, quoi. [PV jardinier (Daniel)]

Evanescence regarde les enfants de ses yeux bicolores courir en songeant à son enfance. Elle est assise sur un banc, dans la cour et fixe d'un regard vitreux deux enfants qui jouent.
Aujourd'hui elle s'est mis en violet et noir. Bottes noires, jeans tout aussi noir, veste violette, cheveux noirs et violets coiffés un peu bizarrement elle a son habituel mascara et son maquillage noir et violet. C'est un peu bizarre dans l'ensemble mais étant fane de son style, elle s'en fiche.
Donc elle est là, assise sur son banc à fixer des gamins qui courent. Vivement la fin de la récré, elle pourra alors rentrer au chaud et se balader au hasard dans les couloirs.
Parce qu'en fait, on est en plein après-midi de fin d’automne et il ne fait pas très chaud dehors. D'où les bottes à talons et le jeans.
Elle espère qu'il n'y aura pas de bagarre aujourd'hui. Ca arrive parfois, les grands discutent, se moquent, un truc qui dégénère et après il faut les séparer. Lorsque les gamins ont un pouvoir pour le moins désagréable, c'est pas très pratique justement.
Heureusement un gamin reste un gamin, il obéit. Et puis dans les cas extrêmes, on a le droit d'en gifler un. Et puis il y a Cendre.
Et puis, elle n'est pas la seule pionne, il y en a d'autre.
Dont, le beau James par exemple, qui immobilise les rebelles avant de les frapper. Pas trop fort quand même.
Elle voit un garçon toucher une fille et repartir en courant pendant que la gamine le poursuit en riant. Plus loin, trois petites jouent à la corde à sauter. Deux ados discutent dans un coin de la cour, à l'opposé, quatre filles de quatorze ans environ les regardent discrètement en rougissant.
Evan' se recule sur le siège et penche la tête en arrière pour regarder les nuage défiler dans le ciel.
- Pff...

Cher journal,

Je n'allais pas très bien ce matin. Je ne savais pas pourquoi, mal au ventre... Et puis, tu devrais savoir, après tout ce que tu sais sur moi, que je suis le dernier des abrutis. Je sortais de chez moi pour aller travailler, comme tout les matins de la semaine. Et comme tout les matins, je marchais vers la vielle cabane derrière le bâtiment de l'Infirmerie dans laquelle est entreposée tout mes outils. Indispensable pour tout bon jardinier qui se respecte. En marchant, donc, j'ai malencontreusement écrasée une fleur. Quel crétin je suis ! Elle était belle, en plus... Une magnifique Ranunculus alpestris, en français, renoncule. Plus communément appelée bouton d'or. Les jardiniers la trouvent généralement banale. C'est vrai, on en voit partout. Mais moi, je la trouve magnifique. Cette beauté, cette délicatesse, cette douceur au toucher de ses fragiles pétales dorées... Et ce pollen éparpillé autour... J'aime dialoguer avec eux. Même si elles sont complètement dépourvues de pensées, j'aime ressentir la caresse du vent sur leurs pétales et les minéraux dont elles se gorgent depuis la terre...

Oh, je suis désolé ! Mille excuses ! Je me suis encore emporté, et je suis parti dans mon trip avec les fleurs... Je continue donc mon récit. J'ai ressenti la douleur de la fleur qui mourrait son mes pieds. Autant vous dire que mon humeur s'en est retrouvée encore pire. "Mauvaise journée, mauvaise journée..." Je n'arrêtais pas de me répéter ça. Je me trompais bien.

Ce matin, après avoir vérifié l'état de quelques fleurs rares du Centre dont je dois absolument m'occuper quotidiennement (comprenez, certaines sont extrêmement fragiles), j'avais prévu de m'occuper des plantes qui bordent la cour commune du Centre. Il faut bien que les élèves trouvent un peu de gaieté et de couleurs dans leurs vies... Après tout, j'ai été à leur place, un jour. Je n'ai pas mis bien longtemps à terminer ça. Les arroser, supprimer les pousses mortes... je vous épargnerai le récit de travail qui serait long et ennuyeux. Après ça, donc, je pensai que je méritais bien une petite pause. Il n'était pas loin de dix heures, l'heure de la récréation des élèves. J'étais content, j'avais terminé avant qu'ils ne sortent. J'aime bien les enfants.

Sur un banc était assise une jolie demoiselle. Une surveillante, certainement. Elle était habillée à la gothique. Bottes et jean noirs, veste violette, cheveux de jais et mèches mauves, et le maquillage qui va avec. Je me souviens de tout les clichés qui accompagnent les gothiques : discrets, timides, "craignos", suicidaires même... Je l'avoue, elle m'intriguait un peu. Je m'approche d'elle et je m'assois sur le banc. Je ne l'ai jamais vue, ou alors croisée une ou deux fois, puis oubliée. Je me penche à ses pieds et accueille sur mon doigt une adorable créature rouge à pois noirs. Elle est minuscule, mais magnifique. Je la montre à la jeune femme.

-Elle était sur votre genou. Je crois que ça porte chance. Joli spécimen, non ?

Coccinellidae, en français coccinellidé alias bête à bon Dieu ou coccinelle.

Quelqu'un s'est assis à côté d'elle, mais elle ne prend même pas le temps de le regarder. "Qu'est-ce qu'il me veut lui ?"
- Elle était sur votre genou. Je crois que ça porte chance. Joli spécimen, non ?
Evan' hausse un sourcil et lève la tête pour se tourner vers l'inconnu.
Et reste muette.
Le jeune homme est très beau avec ses cheveux blonds foncés et ses yeux bleu-gris. Même qu'ont dirait le mélange de la couleur de ceux d'Evanescence. Elle rougit un petit peu, remercie son fond de teint qui la rend très pâle et répond :
- Oui. Jolie petite chose qui ne survivra pas longtemps dans la cour de récréation.
C'est vrai, si elle a le malheur de se poser par terre, elle se fera vite fait écraser.
Cet homme... il lui rappelle quelqu'un... ah mais bien sûr ! Lorsqu'elle était enfant, elle passait son temps sur ce banc lors de la récréation. Toute sa vie, elle restait plantée là, dans la cour à regarder les autres s'amuser.
Evan' n'était pas la seule enfant à rester solitaire. Elle avait très bien entendu parlé de ce garçon toujours dans la lune, à ne penser qu'à la botanique. Il avait même redoublé et ils auraient été dans la même classe si elle n'avait pas été en physique, et lui en psychique.
Elle avait remarqué qu'il n'était pas comme tous les autres garçons et trouvait plutôt mignonne cette passion pour les fleurs. Évidemment, tous ses problèmes l'avait vite fait oublié. N'oublions pas qu'à cette époque elle était mentalement instable.
Elle a même finit par le détester du jour au lendemain, ce garçon qui ne sortait pas de ses rêves, ce garçon qui était toujours avec son canard, qui ne se préoccupait pas des humains mais que de ses plantes. Oui c'est terrible d'être lunatique.
Ce jeune garçon a donc finit jardinier.
Sa panthère à côté d'elle baille à s'en décrocher la mâchoire et se rend visible. Evanescence la caresse machinalement pendant qu'elle se lèche le poitrail.
Elle regarde la coccinelle s'envoler et aller se poser sur le toit au dessus de la cour. Bon ben, elle ne mourra pas maintenant.

Je souris à sa remarque. C'est vrai, un insecte de cette taille a une durée de vie assez limité si un enfant remarque sa présence. Il pourrait l'écraser. Par dégoût, par sadisme ou par maladresse. Mais généralement, les gens trouvent Coccinellidae adorable. Ils prétendent même que si elle grimpe sur votre majeur et s'envole au bout, c'est signe de chance.

Cette voix... Je l'ai déjà entendue, je le sais. En plus jeune, peut-être... Mais je la reconnais. Cette voix, et cette fille... Je l'observe plus attentivement. Cette bouche, ces yeux, cette forme de visage et la couleur noire de ses cheveux : oui, je la reconnais. C'était une élève de Physique quand j'étais encore à l'école. Slim, mon canard mandarin, se dandine près du banc. Oui, ça lui arrive, parfois, il nous fait une petite crise de gaieté et se met à danser de joie. Mais je ne fais pas attention à lui. Je regarde la jeune femme assise à côté de moi. Je me souviens qu'au temps où nous étions nous-même élèves dans cette cour de récréation, elle était souvent seule. Un peu comme moi. J'étais un gamin rêveur, discret, pas très populaire et toujours dans la lune. Je le suis toujours, d'ailleurs.

-Evan ?

Evan, oui, Evan. Son prénom m'est revenu. C'est joli. Ça ressemble un peu à mon nom de famille, Evans. Je ne me souviens pas trop d'elle, mais je sais que nous n'avons jamais été dans la même classe - normal, elle était en Phy et moi en Psy. J'ai prononcé son nom d'un ton hésitant. Je ne suis pas sûre que ce soit elle. Mais je crois la reconnaitre...

"Evan", ce petit mot timide la fit frissonner. Bizarrement, elle est contente qu'il la reconnaisse. En fait, elle ne savait même pas s'il connaissait son prénom, maintenant, elle est fixée.

- Evanescence. Depuis quatre ans je ne suis plus Evan, mais quelqu'un qui n'a plus rien à attendre de la vie.

La jeune femme laisse son regard se perdre dans les magnifiques yeux gris et laisse tomber avec un sourire :

- Daniel, le garçon toujours dans la lune... Aux mauvaises notes... qui a redoublé une année en psy... je ne t'ai jamais oublié, garçon aux fleurs.

Une bourrasque de vent soulève ses mèches violettes et noire et dégage son visage pot-de-peinture. Elle espère qu'il ne va pas se mettre à pleuvoir, le mascara qui coule des yeux, ça le fait pas trop.
Bientôt, c'est une vrai tempête de vent qui s'abat sur la cour. Comme celle-ci est circulaire, le vent circule comme dans un couloir et accroit sa force. Il fait maintenant très froid (enfin... plus que tout à l'heure, oui c'est possible !) et Evanescence frissonne sous son épaisse veste.
Heureusement, c'est bientôt la fin de la récré et elle pourra enfin rentrer.

[Désolée mais là l'inspi' m'a fuie un truc de malade. OO]

Evanescence. Je le répètes une nouvelle fois dans ma tête pour savourer la beauté du mot. Évanescent, fugitif, instable, éphémère, fuyant, immatériel, mouvant, incertain... Es-tu comme cela, Evanescence ? Tu portes un magnifique prénom. Tu dis ne plus rien attendre de la vie. Je garde le silence. Je ne sais pas quoi répondre à cette phrase. Que s'est-il passé durant ces quatre années ? En quoi Evanescence change-t-elle d'Evan ? Pour moi, tu es toujours la même. Un fille triste, jolie mais discrète. Des longs cheveux de jais et des yeux tout aussi noirs. Tu te caches derrière ton maquillage. Je t'ai toujours trouvé cette mine amère et nostalgique. J'aimerais connaitre ta vie et percer tes secrets, Evan.

Je souris aussi lorsque tu parles de nouveau. Garçon aux fleurs. On peut dire que ça me va bien. Tu as raison. Dany, celui qui est toujours dans la Lune, qui a des mauvaises notes, qui déçoit son père qui le voyait marcher sur ses pas et devenir un grand professeur, voire scientifique, pourquoi pas ? Eh bien non, j'ai déçu Papa, oui, j'ai redoublé une année en Psy, j'étais mauvais en classe, toujours dans mon monde et jamais dans celui des autres. Je ne pensais qu'à mes fleurs. C'est toujours comme ça, d'ailleurs. Je n'ai pas beaucoup changé, depuis. Simplement, je ne vais plus à l'école et je n'ai plus à faire semblant d'écouter les longs monologues des professeurs... Je suis peut-être un peu fou, avec mes plantes. Ce n'est plus une passion, c'est une obsession.

Je ris doucement.

-Tu as l'air de bien me connaitre. Tu n'étais pas très intéressée par les cours non plus, non ?

Je ne me souviens pas très bien de toi - mais je ne te le dirais pas pour ne pas te vexer, il y a des filles tellement susceptibles...

-Tu n'as pas changé, Evan.

Je n'ai pas fait attention en parlant, c'est sorti tout seul. Mais c'est vrai, tu n'as pas changé. C'est pour ça que je t'ai reconnue aussi facilement. Je me rends compte que je t'ai appelée Evan au lieu d'Evanescence. Pardon ! J'ai déjà oublié ton nouveau prénom. Mais Evan est nettement plus sympathique. C'est un genre de diminutif. Je crois que je préfère t'appeler Evan.

- Non. Mais j'avais une excuse, moi. Être mentalement instable a ses avantages. Je pouvait être imprévisible, ou même dangereuse. Les profs me laissaient tranquille.

"Evan". Encore un qui a du mal avec son prénom. Mais elle ne dit rien, laissant couler. Et puis... comment ça elle n'a pas changé ? Parce qu'il l'a connaissait avant ? Peut-être n'était-elle pas la seule a entendre les rumeurs et à observer les gens.
"La gothique débloquée". Oui assez belle rumeur...
Et encore, quelques années plus tard elle est restée. Bon maintenant c'est plus "gothique débloquée" mais "pionne gothique".

- Toi non plus, Dany.

Ben quoi ? Il l'appelle Evan, elle l'appelle Dany. Bon, ça aurait pu être "garçon des fleurs" mais c'est un peu long. "Dany" c'est pas mal.
La jeune femme regarde le "garçon des fleurs" et sous ses airs joyeux, le trouve un peu triste. Lui aussi a-t-il un passé compliqué ? Le saura-t-elle un jour ? Peut-être pas. Mais qui sait ? Peut-être ce jeune homme sera-t-il un baume pour le cœur endeuillé et meurtris d'Evanescence. Ou peut-être pas.
Peut-être que pour lui, Evan' ne restera qu'une vague connaissance.

"Mentalement instable"... J'ignorais ça. Ou je ne m'en souvenais plus. Ça ne m'étonne pas, pourtant. Au Centre, il y en a pas mal, après tout... L'arrivée est toujours dure. Je dois être chanceux, moi qui suis né et qui ait toujours vécu ici. Il y en a qui ne tiennent pas le coup, et ils finissent par débloquer. Des élèves les appelaient les tarés. D'autres sont nés avec une maladie mentale. Parfois, elle est liée au pouvoir. Ouais, c'est pas toujours joyeux-joyeux, par ici.

En fait, je ne connaissais d'Evan que son nom. Peut-être quelques rumeurs qui couraient par-ci par-là. Elle était souvent seule, après tout, peu de monde la connaissait vraiment. Comme moi. Une fille que je connaissais de vue, mais à qui je n'avais jamais parlé. Une fille parmi tant d'autres, une que j'avais oubliée. "Imprévisible, voire dangereuse." S'ils l'ont acceptée comme pionne, c'est qu'elle ne l'est plus... Finalement, je suis content de ne pas l'avoir connue tant que ça. J'évitais de m'approcher de ceux que les autres appelaient les "tarés". Ils me faisaient un peu peur. Beaucoup de choses me faisaient et me font toujours peur.

Dany. Je ne peux m'empêcher d'être étonné quand elle m'appelle comme ça. Un clin d’œil ironique à "Evan". Il y a des années que l'on ne m'a pas appelé Dany. Mon père, quand j'étais petit, pour me taquiner plus qu'autre chose. La nourrice qui s'occupait de moi quand j'étais petit. Un petit surnom affectif mignon. Quelques filles, au collège, pour se moquer de moi, sûrement. Maintenant, pour moi, Dany est le Daniel que j'étais enfant. Ça me fait drôle. Mais je n'aime pas vraiment ça. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose de moqueur là-dedans... Bah, tant pis. Je n'ai qu'à continuer ce petit jeu.

Le petit garçon et la petite fille sont assis sur le banc. Ils se parlent, peut-être un peu sèchement, un peu timidement. Un peu gentiment. Il a un peu peur d'elle. Les autres ne l'aiment pas beaucoup. Pourtant, Dany et Evan se ressemblent.

Je crois que c'est à moi de parler. Mais je ne sais pas vraiment quoi répondre. Il manque un peu de... hmm, d'énergie dans la conversation. Je n'ai jamais été quelqu'un de très énergique.

-Si tu le dis...

Oh, je vous avais prévenus. Elle a sûrement raison. Moi non plus, je n'ai pas changé. Je suis toujours Dany le rêveur, le tout mou, le timide. Celui qui parle peu mais qui pense beaucoup. A quoi est-ce je pense ? Je refais le monde... Et pourtant, à si peu de choses. Je rêve. Je m'ennuie un peu. Ou pas du tout. Mon regard dévie sur la petite coccinelle qui court sur mon genou. Je la prends sur ma main. Elle grimpe le long de mon majeur, s'arrête au bout et déplie ses ailes. Elle s'envole. Vole, vole, petit coccinelle... Va, Coccinellidae. Trouve ton bonheur dans ce joli monde.

-Je dois faire un vœu, non ?

La bête à bon Dieu a grimpé sur mon doigt et s'est envolée. Fais un vœu, Daniel. Souhaite que... qu'un jour, tout cela soit terminé, et que ces enfants soient libres. Et qu'Evanescence n'ait plus à souffrir. Plus jamais.

Belle créature, joli insecte libre, qui n'a qu'à s'envoler pour échapper à Intensive Training. Cet endroit où nombre d'enfants finissent traumatisés et deviennent juste de simples cobayes. Ce monde empli de cruauté.
Vole coccinelle, loin.

- Je dois faire un vœu, non ?
- Il me semble, oui. Dit-elle en souriant.

J'espère pour toi qu'il va se réaliser, garçon des fleurs.
" Effectivement, pour une humaine, il est mignon. Mais je qualifierait son eelut d' "appétissant" plutôt qu'un bel oiseau. Personnellement, je préfère les canards dans mon estomac que devant moi en train de se dandiner en me narguant."
Evanescence sursaute en entendant Cendre lui parler. Il faut dire qu'elle l'avait complètement oublié jusqu'à-ce qu'elle confirme ses pensées. Du moins la première phrase.
"Qu'est-ce que tu veux dire par "effectivement". D'où tu tiens ça ?"
"Du placard à balais près de ta chambre. Ca se voit qu'il te plait ! 'Faut être débile pour pas le remarquer quand on a accès à tes pensées."
... Evan' se retient de faire les grands yeux et soupire. Évidemment, sa panthère a du répondant et a pour habitude de lire toutes les pensées qu'elle peut trouver. Elle ferme son esprit et entend Cendre rouspéter. Son eelut adore l'embêter avec se qu'elle trouve dans son esprit.
Elle déteste quand elle fait ça et ricane intérieurement.
" Tu dis ça mais j'ai parfaitement remarqué ton manège avec le tigre là... machin."
La jeune femme n'entend plus rien d'un coup. Cendre s'est tu.
"Où est-ce que tu as vu ça ?"
"De ta litière, boule de suie. Ca se voit très bien qu'il te plait, il suffit de voir tes pensées quand tu le croises."
Hin hin. Bien renvoyé ! Evanescence se désintéresse donc de sa panthère et se concentre sur Daniel, lorsque sonne alors la cloche. D'ailleurs, la pionne gothique soupçonne les scientifique de l'avoir créée exprès avec ce son pour perturber les pauvres gamins, parce que cette sonnerie est horrible. Un truc qui vrille les oreilles et qui laisse les tympans douloureux quelques secondes.

Et voilà. La récré est terminée.

Est-ce que mon rêve se réalisera un jour ? Je ne sais pas. Je l'espère. Les enfants sont libérés, Evan respire la joie de vivre, tout le monde est heureux, Fin. J'aime les Happy End. Ça donne de l'espoir. Mais la vie réelle n'est pas comme dans les films. Il n'y a jamais de fin. Les gens ne sont pas tous heureux. Et puis, une personne ayant vécu quelque chose comme Intensive Training ne peut jamais être heureuse. Jamais vraiment.

Pourquoi alors est-ce que je travaille pour le Centre, si je le déteste tant ? Mais parce que si j'espère le détruire un jour, si je veux mettre fin à toute cette horreur, le meilleur moyen pour y parvenir est de participer à l'intérieur. Je suis mieux placé qu'un étudiant rebelle ou qu'une personne extérieure au courant de tout cela. Imaginez seulement que je sorte et que je prévienne la police de l'existence d'IT. On ne me croirait pas, on me prendrait pour un fou. Tout ça, les pouvoirs, les Eeluts, ça n'existe pas. Ou ce n'est pas censé exister.

Pardon, Journal, je me suis un peu perdu. Je reviens à ma rencontre de ce matin.

Evan me sourit. J'aime la voir sourire. Bon, je crois que je ne vais pas m'attarder plus longtemps. J'ai l'impression de m'être un peu ridiculisé, en abordant une inconnue, comme ça. Evan a sûrement du travail avec les élèves. Peut-être que je la reverrai un de ces jours. J'espère... Elle n'est pas méchante.

Je remarque alors un gamin s'approcher de nous. Il marche bizarrement. Que veut-il ? Il devrait être en rang devant sa classe avec les autres, maintenant. Puis je comprends pourquoi il boite. Sa jambe... Sa... Sa jambe ! Elle a disparu. Le bout de son pantalon pend, vide. Il n'a plus de jambe droite. Il s'effondre soudain, incapable de tenir debout plus longtemps, et je le rattrape avant qu'il ne touche le sol.

J'échange un regard affolé avec Evan. Je me sens pâlir. Il saigne. Beaucoup. Le tissu de son jean rougit peu à peu. La tête me tourne. Je dois faire quelque chose... Quelque chose d'intelligent... Allez, vas-y, Daniel. Agis ! Tu n'as pas peur, d'accord ? Tu n'as pas peur. Mais allez, quoi ! BOUGE !

Le garçon s'est évanoui dans mes bras. Je crois que je ne suis pas très loin de le rejoindre. Mes pensées sont floues. Je ne me pose même plus la question de ce que je dois faire, ni ce qui a bien pu se passer. Un nom me vient soudain à l'esprit, dominant le flou dans ma tête. Une aide. Un espoir.

-Evan...

Evanescence regarde avec stupeur le garçon s'évanouir dans les bras de Daniel.

-Evan...

Bon, le jardinier n'est pas très solide. La jeune femme un peu plus, alors. Elle se lève rapidement, attrape le garçon, se tourne vers le garçon des fleurs et lui dit.

- A une prochaine fois Dany !

Evanescence lui sourit, puis disparait. Elle a découvert récemment qu'elle peut étendre son champ de téléportation pour prendre quelqu'un avec elle.
La pionne et le gamin ré-apparaisse une fraction de seconde plus tard dans l'infirmerie, devant la pauvre infirmière toute surprise qui en fait tomber le cahier qu'elle tient.
La femme se précipite et prend le garçon dans ses bras pour le poser sur un lit. Tandis qu'elle s'affaire à le maintenir en vie, un scientifique entre dans la pièce, regarde le spectacle et demande aussitôt des explications à Evanescence. La jeune femme lui explique que l'enfant est venu vers elle avec une jambe en moins et qu'elle l'a tout de suite apporté à l'infirmerie.
L'homme la laisse donc et va aider l'infirmière.
La pionne sort donc de l'infirmerie, sachant très bien qu'elle n'a plus rien à faire là, qu'elle ne connait rien à la médecine et qu'elle est plus utile dehors que dedans. Elle sera vite au courant de la mésaventure du gamin de toutes façons, le réseau de blablas est très étendus dans IT et un pion tout excité viendra vite lui expliquer quelque chose qu'elle sait déjà.

Ne voulant pas revenir voir le jardinier pour lui expliquer qu'elle ne sait rien de ce qu'il s'est passé et surtout, ne pas être déçue parce qu'il ne sera sûrement plus là, elle appelle Cendre qui revient en grognant.
La gothique s'excuse de ne pas l'avoir pris dans son champ de téléportation et part faire un tour dans les couloir, vérifier que des élèves ne se baladeraient pas au lieu d'aller en cour...

Je lui adresse un sourire timide et elle disparait avec le gosse. Wah. Alors c'est ça, son pouvoir ? La téléportation ? C'est pas mal. J'ai connu plus original, mais ça doit drôlement pratique. Bien plus que de connaitre toute la vie intime d'un pissenlit, en tout cas.

Je suis encore un peu choqué par ce que je viens de voir. Je ne suis pas très solide, comme garçon. Alors, tout ce sang... Je soupire. J'aurais pu me secouer un peu plus. J'ai dû passer pour une grosse chochotte. Remarque, je suis une chochotte. Elle ne doit pas avoir une bien grande estime de moi. En plus, elle doit me trouver bizarre. Je suis venu m'asseoir à côté d'elle en prétextant chercher une coccinelle. Avoue que c'est bizarre. Même pourri. Je ne sais pas pour qui elle me prend, maintenant... Mais, malgré ça, j'aimerais bien la revoir.

Je l'aime bien. Elle ne parle pas à tort et à travers, elle n'est pas chiante, elle est intéressante... Pas horrible à regarder non plus. Elle aime bien rester seule, comme moi. Oui, franchement, j'aimerais bien la revoir. Ça me ferait un peu de compagnie dans le Centre. C'est vrai que je suis assez solitaire, alors la personne à qui je parle le plus est mon canard... Bof, hein ? Surtout qu'il n'est pas très intelligent. J'entends une voix nasillarde grogner dans ma tête. Hrm... Pardon bonhomme !

Je fixe la place encore chaude où Evan était assise, il y a encore quelques instants. La reverrai-je un jour ? Je l'espère. Je murmure au vent :

-A bientôt, Evan.

Je me lève du banc et fais signe à mon Eelut de me suivre. J'ai encore du travail.

. . . :

~~Effectivement. XDD //SBAF//~~ Je rigole. J'aime beaucoup. ♥ (Surtout quand tu dis qu'Evanescence est intéressante XD .)

Bon, on se fait un autre rp maintenant ? Dans les jardinnnnnnns ! *-*

(Hin, hin... tu croyais quoi ? Que grâce à la fin de ce rp, j'allais te laisser tranquille ? MAIS NON ! JE RESTERAI DIABOLIQUE JUSQU'AU BOUT !!)

T'inquiète pas, c'est moi qui commence le rp ! ♥

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