J'étais assise sur un rocher, pensive. Depuis que j'étais là, j'avais rencontré pas mal de monde, vu défiler des têtes, plus ou moins belles, plus ou moins sympas. Mais je n'avais pas de véritables amis. Heureusement qu'Esther était là. C'était une louve, oui, et alors ?
Mais il y avait un garçon. Un peu hautain, désagréable, énervant sur les bords mais.. Fascinant. Je ne sais pas pourquoi, ni comment mais..
Non, rien, oubliez ça, oubliez le. En fait, je ne l'ai vu qu'une seule fois. Malchance ? Vas savoir... Il ne mérite pas que l'on parle de lui, et je ne connais même pas son prénom. À vrai, dire, je crois que je n'ai pas envie de le connaître.

Mais ce garçon était ancré dans les pensées de Johansson, bien qu'elle ne veuille pas l'avouer, qu'elle ne soit pas prête à l'entendre, à le dire.

De toutes façons, ce n'était pas mon type.
Les blonds ne sont pas faits pour moi.

J'avais passé toute une partie de la nuit avec Myllénium, sur le toit des appartements.
Suite a ça,j'avais eu du mal à dormir et a vrais dire j'étais plus que fatigué.
J'avais les nerfs a fleur de peau et je pouvais éclater de rire ou râler pour une raison pas valable.
Bref j'étais perdu dans mes pensées. Je me disais que je n'avais toujours pas de copine. En fait,je m'étais résolu à ne plus en avoir. C'est vrais quoi,quand on est jamais certain qu'on vous aime avec sincérité...
Non,je m'était promis que a part les coups d'un soir il n'y aurais rien de plus. Bhen quoi? j'avais bien besoins de satisfaire mes élans masculins.
Les filles qui m'attiraient un peu trop, je m'évertuais à les oublier.
Vous avez déjà essayé d'oublier quelqu'un? Pas facile hein? je dirai même Carrément impossible.
C'est comme se dire "j'ai arrêté de penser?" non,c'est complètement débile.
D'ailleurs, tant que j'y pensais,il y avais cette jolie fleur, que j'avais coisée dans les couloir et qui juste par amusement avais failli me rendre cinglé.
Elle, elle m'attirait.
Elle était pas courtoise du tout, même énervante sur les bords. Mais elle m'avais fait rire, et sincèrement.Puis elle ne m'avais pas traité comme un monstre, et je n'avais pas utilisé mon pouvoir sur elle.
Mais malgré sa beauté, c'était pas trop mon genre de fille. (même si je me suis promis de pas sortir avec un fille)
Je veux dire,elle était plutôt du style déesse inaccessible. Le genre de nana qui a une beauté divine et quasiment irréelle. Bien sur qu'elle m'attirait. Mais c'est le genre de personne qui a l'air un peu trop "loin" pour qu'on ose la toucher, que certaines personnes pourraient considérer comme un objet fragile rien qu'a sa vue. J'ai bien dit rien qu'a sa vue, parce que un fois qu'elle se mettait a parler....elle avais l'air un peu moin fragile. Non,fragile n'est pas le mot, elle avais l'air d'un objet Précieux au quel on doit faire attention. Comme une perle ou un diamant. Une pierre précieuse qui même si elle est solide, on doit la traiter avec soin.
Je sais pas si vous avez compris ma pensée. Même fragile est un très mauvais mot.
Elle a aussi un peu de beauté sauvage. Bref, ou je m'égare encore là?
Cette fille en tout cas. Même si je savais qu'avec mes phéromones j'aurais pu l'atteindre, j'avais quand même ce sentiment de distance. Que j'ai quasiment avec toutes les filles jolies aux cheveux bruns foncés et noirs. Allez savoir pourquoi...

Bref, j'étais perdu dans mes pensées et je ne regardai pas ou j'avançais, ce fut seulement quand je sentis un mouvement prés de moi que j'aperçus cette fille qui me tournait le dos, cette fille à la quelle je pensais encore et qui me poursuivait dans mes pensées malgré ma résolution.
Et la ,la petite voix dans ma tête me dit:
-*Vas -y Vas lui parler!*
Et mon cœur battit plus vite que la normale, comme ça ne m'était pas arrivé depuis long temps. Mon corp avais quand même de ces réactions stupides.
Et s'est l'air sur de moi et un peu taquin que je m'assis à coté d'elle sur ce rocher plat.
-Eh ! Johansson, c'est ça? Je m'attendais pas à te voir là!
ça vas?

Ridicule. Bouuuh, introduction à la discution ratée, naze, pourrie. Normalement,j'étais plus doué que ça.

J'avais à peine tourné la tête. "Encore lui ?". C'est ce que je pensais que je me dirais, mais en fait, mon visage avait plutôt l'air de dire "Enfin, on se retrouve !". J'avais secoué la tête, et j'avais répondu.

- C'est bien ça, oui. T'as eu de la chance.

Il ne s'attendait pas à me voir là ? Moi non plus, à vrai dire...
Il semblait plus beau que la première fois, et il me fixait. À un autre, j'aurais dit "qu'est ce que t'as, t'es bloqué ?". Mais là, je n'en avais pas l'envie. Allez savoir.
Une petite voix dans ma têteme taquinait, m'insupportait, même. Je n'en pouvais plus. Je n'étais pas amoureuse, et ne le serais jamais. Ce n'était pas mon genre. Moi, amoureuse ? Trois lettres me venaient : L.O.L.
En attendant, il était là, et moi aussi. Il fallait bien discuter, pour s'occuper. De toutes façons, il était bien tombé, je commençais à m'ennuyer.

- C'est bien ça, oui. T'as eu de la chance.
Je lui sourit, je ne savais absolument pas quoi lui dire, d'un coup j'étais gêne...
Mais qu'es-ce qu'il m'arrivait? C'était moi qui gênait,pas moi qui était gêné! Je veux dire, c'était toujours les filles qui rougissaient quand j'étais dans les parages, et dans ces cas là, c'était moi qui faisait le désintéressé.
Le truc qui m'ennuyait, c'était que j'étais justement sensé ne rien ressentir, pourtant ses yeux pareils à des saphirs plus vivants que nature me perturbaient.
Ils me donnaient envie de m'approcher, de lui parler, de passer du temps avec elle.
Alors que je ne la connaissait pas.
Je déteste la nature humaine, elle m'énerve vraiment, ressentir ces choses alors qu'on en a pas envie, c'est vraiment injuste.
Je lui sourit.
-Oui,j'en ai de la chance. Je venais me baigner, ça te dis? Tu n'est pas obligée d'enlever tout tes vêtements si tu veux.
Lui dis-je l'air taquin.
Je lui fit un beau sourire sincère. Je connais assez bien mon corp pour savoir que c'est toujours lui qui gagne,donc autant me faire une raison.
J'aurai pu utiliser mon don pour la pousser a accepter ma proposition mais je n'eu pas envie. Elle me poussait à être sincère, a quoi bon s'entendre avec les gens ,si c'est une vaste mascarade?

-Oui,j'en ai de la chance. Je venais me baigner, ça te dis? Tu n'est pas obligée d'enlever tout tes vêtements si tu veux.

Très drôle. Comme si j'avais eu envie de rire à ce moment là. Non, au contraire, j'avais plutôt envie de l'envoyer balader. En fait, j'étais mitigée, une partie de moi voulait de lui, une autre non. Je suppose qu'en réalité, mon inconscient voulait de lui, et ma conscience refusait de l'admettre. Évidemment. Pourquoi diable aurais-je admis une chose pareille ? À d'autres !
C'était tout simplement impossible, je le dis, et le répète.

- J'ai pas envie, j'ai le droit ?

Je m'attendais à une réponse du genre "non, c'est moi le maître", ou un truc dans le genre. Un truc macho, minable, de toute évidence. Mais à ce moment, je m'étais dit qu'en fait, je me forçais à le haïr pour cacher mes sentiments. Pardon ? J'ai dit sentiments ? J'ai du me tromper de mot, je voulais dire, mes opinions. À son égard, j'entends.
Non, ce n'était pas de la haine. Non, je ne le détestais pas, au contraire.

Sa mine se renfrogna et elle rigola pas à ma blague.
Ok,je vois, merci ça fait plaisir d'être aimé.....

- J'ai pas envie, j'ai le droit ?

D'aaaccord, pas la peine d'être désagréable.
Je haussai les épaules, l'air indifférent, et je lui offrit un petit sourire.
- Comme tu voudra!De toute façon,c'est pas moi qui rate quelque chose après tout, de toute manière, c'est pas comme si je pouvais te forcer...
J'enlevais ma chemise, lui fit un clin d'oeuil.

-Je suis mieux sans tutu non?

Je rigolai, me rappelant le costume ridicule que j'avais du porter a notre dernière rencontre.

Je vidai les poches de mon Levis puis sans plus un regard pour elle, je plongeai dans l'eau ne remontant pas a la surface et en retenant ma respiration.
J'aimais parfois cette sensation ne plus respirer un instant.
Retenir ma respiration, essayer dans un moment sourd de laisser tout mon corps aller et peser dans un autre milieux.
Comme si j'étais soudain dans une bulle ou j'avais la paix, ou j'étais isolé de tout,je voyais mais j'étais comme sourd.
Je pouvais retenir ma respiration long temps et j'eus un moment d'absence, oubliant Josh au dessus de moi.

https://www.youtube.com/watch?v=OSZCFFpix2g

C'était comme si le temps s'était arrêté.
Je n'avais même pas eu le temps de lui répondre, il était sous l'eau.
J'avais envie qu'il sorte, mais à quoi bon ? Je n'aurais rien su, rien pu dire. Je serai restée à ma place, plantée, j'aurais continué à l'envoyer balader. C'est tout. En l'occurrence, la question ne se posait même pas. Il s'était résolu à ne pas sortir, tss.
Je venais de me lever, et j'essayais de voir si je parvenais à l'observer de la surface. En vain.
Seulement, les minutes passaient, et il n'était toujours pas sorti. Mince... Et si c'était ma faute ?
Bon, tant pis, ça y était, j'allais plonger. J'avais enlevé ma robe. J'étais donc en petit short noir à dentelles blanches (ce style avec une dentelle blanche) en bas, et en débardeur noir basique.
J'avais attaché mes longs cheveux noirs, et j'avais plongé. Hop.

(Oooh, c'est trop beauuu, je tombe amoureuse de ton perso, c'est OUUUF).

"J'ai eu peur pour toi" ? Non, c'était ridicule. J'aurais eu l'air de quoi, moi, avec cette stupide phrase ?
Tant pis, il me fallait une excuse. Mais quoi ? Quoiqu'il en soit, j'aurais eu quelque chose de doux, de mignon, de romantique à dire, puisque c'était le cas. J'étais douce, j'étais romantique, pour la première fois de ma vie, mais pourquoi ? Pourquoi avec lui ? Il n'était pas comme les autres, mais je ne savais pas pourquoi, je ne comprenais pas moi-même. Je ne savais plus quoi dire.
J'aurais bien pu lui raconter que j'avais simplement envie de m'amuser, mais puisqu'il y était avant moi, il aurait pensé que j'avais voulu m'amuser avec lui. Et c'était le cas, oh, oui, j'avais envie de rigoler, de jouer, de faire toute sorte de chose avec ce garçon. Il était tellement différent.
Il me regardait, en insistant, comme s'il avait hâte que je réponde. Je ne savais pas du tout de quoi j'avais l'air, si je laissais entendre que j'étais stressée, perturbée. À mon humble avis, j'arrivais encore à cacher mes émotions et la réalité de mes sentiments, mais au point où j'en étais, je ne pouvais en être sûre.
Bref, j'avais trouvé une solution.

- Je sais pas, j'ai vu un truc dans l'eau, j'ai décidé d'aller voir, ça avait l'air joli.

Joli ? J'avais dit joli ?

- Enfin, bizarre, je sais pas, et puis t'occupes !

Il avait écarquillé les yeux comme un enfant qui se fait gronder alors qu'il n'a rien fait.

- Excuse moi.. J'ai.. J'ai eu peur pour toi, voilà.

Satisfait ? Il avait intérêt à l'être.

Il était reparti sous l'eau, et moi, à sa poursuite. De quel droit m'avait-il aspergé ? Nous n'avions pas, du moins à ma connaissance, gardé les vaches ensemble.
Mais c'était drôle et j'avais surtout envie de m'amuser, en feintant de le poursuivre par frustration.
De toute évidence, frustrée, je ne me serais pas précipitée à l'eau pour le suivre.
Je ne revenais toujours pas de ce que j'étais en train de faire. Je n'osais même pas imaginer de quoi j'avais l'air, tentant de conserver une certaine classe tout de même.
À mon avis, c'était raté, et ce depuis l'instant où ma robe s'était accrochée dans une roche, au fond du lac. Deux choix s'offraient à moi : rester au fond de l'eau, ou bien quitter ma robe.
J'hésitais, réellement. Je ne voulais pas mourir mais en même temps, me retrouver en petite tenue à mon retour à la surface, sous le regard d'un garçon, et qui plus est, de CE garçon, étant comme une mort en soi. Une mort intérieure, à priori.
En pleine méditation, en pleine hésitation, je sentis toutefois quelque chose ou quelqu'un m’effleurer, sans pourtant parvenir à distinguer ceci, mais quelque chose qui m'avait sorti de mon dilemme, me donnant envie de partir, sans que cela ne soit possible.

J'attendis, une, deux minutes. Mais aucun mouvement hors ou dans l'eau ne m'indiquait la présence de Johansson.
Elle devait me faire une blague, ou avoir fichu le camp pendant que je m'occupais de la fuir.
Au final, si c'était le cas, elle m'aurait bien eu, elle aurait eu raison, ça m'aurait bien fait rire.

Je me retournai pour voir si elle n'était pas derrière moi, prête a me noyer.
Mais non.
J'attendis un peu encore, puis mon cœur serra, j'avais un mauvais pressentiment.
Je plongeais dans l'eau sans prendre peine de respirer avant, soudain inquiet, et si elle avait eu une crampe et qu'elle avait coulé?
Je préférais aller vérifier plutôt que de la laisser se noyer dans le but de garder mon orgueil intact.
Je filai entre les algues, le lac paraissait soudain bien trop calme, un mauvais présage en soi.
Mes brasses se sont faites plus longues et plus rapides a la foi, mon regard était partout, je me débattit dans un buisson de corail qui me brula la jambe, j'étais trop paniqué pour faire attention par ou je passais, de plus, je commençait a ressentir le manque d'oxygène.
Un banc de poissons jaunes et argentés se dispersa à mon approche et je la vis, dans un tableau bleu et vert, sa robe coincée par un pan dans la fissure d'un des rochers, elle ne prenait même pas la peine de se débattre, en fait, elle avait presque l'air indécise, comme si elle hésitait entre remonter a la surface et quitter ce monde dans le lac.
Un tableau merveilleux, elle flottait et ses longs cheveux noirs s'éparpillaient en éventail autour d'elle.
Je n'avais jamais vu un spectacle aussi beau, elle avais presque sa place, ici.
J'ai froncé les sourcils en prenant conscience de ce que je sous entendait.
Non, elle n'avait rien a fiche la
il me la fallait vivante, pas noyée a cause d'une distraction imbécile.
J'ai foncé ver elle et j'ai entouré sa taille de mes bras, l'oxygène commençait a franchement me manquer, et elle, j'avais l'impression qu'elle était au bord de l'inconscience, elle n'essayait même plus de nager.
J'ai tiré, mais sa robe refusait de se défaire, alors, j'ai fait glisser les bretelles le long de ses bras et j'ai délivré son corp de son entrave.
Geste que j'avais fais au moins des million de fois et qui dans cette circonstance, me paraissait totalement inconnu.
Je n'ai plus réfléchi , je suis remonté a la surface, l'ai tiré sur la rive, et suis sorti de l'eau, agenouillé au dessus d'elle, je l'ai appelée par son prénom, je crois qu'elle avait avalé de l'eau
j'ai appuyé sous sa poitrine, m'en voulant de ne pas avoir réagi plus tot, reproduisant mon prof en cours de secourisme, un deux trois quatre, quatre ou trois? Je posai ma bouche sur la sienne, et recommençai mon manège jusqu'à ce qu'elle me crache de l'eau au visage.
Je la redressai pour dégager sa trachée, et lui parlai.

-Johansson?Johasson, ça vas? Tu m'entend?

J'ouvris soudainement les yeux, sans réellement savoir où je me trouvais, pourquoi, et comment j'étais arrivée là. Mon premier réflexe fut d'arranger une mèche de ma chevelure.
Je ne me souvenais de pas grand chose, et, essayant de me remémorer un maximum ce qui venait de se passer, je me rendis compte que je me trouvais à présent assise face au lac en sous-vêtements, sans en comprendre la raison.
"Heureusement que personne n'est là pour me voir ainsi !", pensais-je, avant de découvrir avec stupeur que Jack se trouvait à mes côtés.

- AAAAAAAH !

J'avais hurlé, en essayant tant bien que mal de me couvrir. Mais je n'avais rien pour, là était le soucis..
Et puis d'un coup, tout m'étais revenu, la poursuite avec Jack, la robe, puis le rocher, mon dilemme et.. Finalement, moi, sur le bord du lac, en sous-vêtements.
J'étais désespérée. Et lui, il me regardait, me demandait si ça allait.

- Ca irait mieux avec des vêtements, et surtout, SURTOUT, sans toi !

Pff, imbécile !
J'avais soupiré, essayant de garder mon calme. Trop tard, apparemment.

Il me tendait sa main. Comme si j'en avais besoin.. Mais je l'avais attrapée, et il m'avait aidée à me relever. Tant pis. Je n'avais pas la force d'être encore une fois méchante avec lui, et là encore, je n'en ressentais pas l'envie.



Une fois debout, je m'étais habillée à toute vitesse, lui me regardant toujours intensivement. Mes sous-vêtements étaient encore mouillés, et la sensation que je ressentais à cet instant était loin d'être agréable. Pourtant, je ne pouvais rien faire d'autre, et il fallait que je rentre. Je me sentais frustrée, et je n'aimais pas du tout ça. Pour me calmer, j'avais pris une cigarette dans la poche de Jack, alors que je ne fumais plus depuis longtemps. Je l'avais allumée puis mise à ma bouche. Jack me regardait avec un sourire. Je ne savais pas pourquoi, la raison m’échappait, mais je m'en fichais, il faisait bien ce qu'il voulait tant qu'il me fichait la paix. Je ne le regardais même pas, le regard fixé vers le lac, et les sourcils froncés. Je le faisais rire, apparemment.

Je m'étais retournée, le fixant, il m'avait pris la cigarette de la bouche, en rigolant, et l'avais portée à la sienne.



- Fuck !

♪♫
Nous venions donc de nous embrasser. Et pas qu'un peu, apparemment. Je me sentais étrange, comme dévoilée, mise à nue devant lui. Comme si j'avais, pour la première fois, montré mon vrai visage à quelqu'un, alors que je n'avais rien dit, que je n'avais rien fait. Tout cela avait un caractère magique, quelque chose d'assez effrayant, pour dire vrai. Je n'arrivais pas réellement à mettre de mot dessus, ni d'image, d'ailleurs. Simplement des sensations, indescriptibles à mon sens.
Je le fixais, en repensant à ce qu'il venait de se passer, sans rien dire, sans rien faire. J'étais immobile, comme une statue sur la place publique, comme un poteau dans une rue, comme quelqu'un qui ne comprend pas.. J'étais cette personne.
Tout un tas de choses avait défilé dans ma tête, sur ma vie, sur ma personnalité, sur ma façon d'être, sur ce que je devais ou ne devais pas montrer, et puis tout s'était envolé comme si ça n'avait, au fond, aucune espèce d'importance, et que je pouvais, enfin, être tout simplement moi. Faire ce que j'avais envie de faire, sans penser à mon image, à ce que je reflétais, et à ce dont je donnait l'impression.
Je n'avais rien envie de dire, peut être juste de recommencer.
Et puis je secouai ma tête, et pensai que tout cela était immoral. Ma raison avait repris le dessus.
"Le cœur a ses raisons que la raison ignore". Cette phrase prenait tout son sens.
J'esquissai un semblant de sourire, du bout de mes lèvres.
Et puis je commençai à m'éloigner de lui, toujours aussi perplexe, toujours loin de comprendre ce qu'il venait de se passer, comme si j'avais été spectatrice de ma propre vie durant cet instant, comme si je n'étais plus maître de mon corps pendant un moment.

♪♫♥

Elle recula, me regarda, la bouche ouverte, comme si ce qui venait de se passer l'avait chamboulée.
C'était surement le cas, en tout cas, c'était le mien.
Je n'ai rien dit, muet, je suis resté planté la comme un piquet, les sensations que m'avaient offerts ce baiser me semblaient irréelles.
Anormales, trop fortes.
Mon coeur se calma doucement mais continua a résonner dans ma tête.
Je pris doucement conscience de tout les détails qui m'entouraient, mes cheveux trempés qui collaient a mon front, les gouttes d'eau qui ruisselaient sur mon torse, le papillon qui volait pas si loin.
L'air eut soudainement une odeur et les couleurs qui nous entouraient se firent plus fortes.
Un nuage passa devant le soleil, et j'eus l'impression de me trouver dans un aquarium, étouffant, humide, je la regardai, encore et encore, les gouttes se mirent a tomber doucement et autour de nous, tout parut devenir grisâtre, le genre de temps qui donne envie de se coller sous sa couette. Mais sur l'instant, c'était trop réel pour que j'eus envie de faire quoi que ce soit.

Elle me tourna le dos, et partit sans se retourner, avançant lentement, comme si elle voulait prendre conscience de quelque chose, qu'elle essayait de s'en remettre, mais moi je ne m'en remettais pas, je n'était pas capable de la retenir, comme si une force invisible me retenais sur place.
Oui Moi, Jack Holdsave, Lycéen, athlète, tombeur, des filles, j'en avais touché bien plus qu'un homme normal ne le fait dans sa vie, mais elle, elle ne me faisait pas le même effet.
Elle me rappelait les petites drogues , le LSD Vous savez, ça vous transporte ces trucs la, ça vous rend euphorique, ça vous lâche dans un autre monde qui vous réconforte.
Puis quand ça vous remet a votre place, vous avez envie de le rattraper et de lui courir après comme un enfant cherche sa mère ou son doudou.

C'est dans cet état là qu'elle m'avait laissé, désarçonné, en manque, raison pour laquelle, j'avais seché les trois heures de cours suivante, et qu'au moment de retourner au dortoir, j'avais attendu devant la porte de sa classe, l'air indifférent, mais bien décidé a comprendre ce qu'il
m'était arrivé

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