Messages : 82 Date d'inscription : 05/02/2012 Age : 26 Localisation : Dans ton ombre
Feuille de personnage Eelut : Lie, un corbeau. Si vous le regardez dans les yeux, vos peurs les plus profondes ressortiront pour vous plonger dans les abysses de son plumage Âge du personnage : 26 ans Section: Spéciale
Sujet: we're not alone | ABIGAEL Ven 10 Mai - 10:27
You'r not alone, and naw I'm where I belong ♪ We're not alone, I'll hold your heart ad never let go ♪
aby&lewis
C’était un vendredi soir, je m’en souviens très bien. Le bar d’Intensive Training était bondé, rempli de tout ces employés ravis de finir leur semaine par un petit verre bien mérité. Oui et il y avait moi aussi. Mais moi ce n’est pas que le vendredi soir que je passe. Mais évitons de nous attarder sur ces détails voulez vous ? J’ai une relation très profonde avec ce petit bistrot, d’accord ? J’y est passé la plupart des moments importants de ma vie. Et pas forcement des moments très joyeux. Ok. Que des moments pas joyeux. Du tout. J’y ai vécu ma transformation en monstre, ma séparation de Rosaly, et la rencontre de ma fille. Ce dernier événement n’est peut être pas à classé dans les moments « pas joyeux du tout ». On va dire que c’est entre les deux. Car oui, qui n’a jamais été heureux de devenir « papa » ? Le coté moins cool, et ben, c’est d’avoir une fille enfermée, transformé en rat de laboratoire et qui vous méprise cordialement. Elle est pas belle la vie ?
Enfin bref, c’était un vendredi soir, il était 22h30, et la soirée ne faisait que commencer. Soirée qui s’annonçait aussi médiocre que les dix dernières. Franchement, c’est ITéens, ils ne savent vraiment pas faire la fête ! Comparé au boites de nuit de nos bonnes vielles villes américaines, ceux là étaient de vrais petites saintes nitouches ! Ils n’ont jamais englouti en une vie ce que l’on engloutissait en une soirée. C’est pour ça que je déteste cet endroit. On réduit tout, on détruit tout. On réduit notre manière de pensée de sorte à ce que l’on ne puisse plus penser, il réduise notre liberté de sorte à ce que l’on ne puisse plus ne serait-ce qu’espérer. Pas un grain de folie, pas une once d’originalité. Qu'une éternelle ligne droite qui s’étend a l’horizon, interminable. C'est a cela que ressemble notre destin.
Accoudé au comptoir, j'écoute l’inintéressante histoire d'un jeune jardinier ravi de me raconter ses aventures au sein des pissenlits. Le pauvre, il avait du naître ici, il ne savait donc pas a quelle point la vie était mille fois plus excitante de l'autre coté de la barrière de verre qui nous retient prisonniers. Une oreille continue à suivre son monologue monocorde, tandis que mon regard se détache du visage chérubin du jeune homme pour venir épouser les ravissante courbe de la serveuse à la chevelure platine, retenu dans sa nuque en un chignon lâche. Abigaël Ambrose. Une belle demoiselle, à peine sortie de l’adolescence. Comment ça s’est malsain de regarder les jeunes filles ? Je n’avait aucune mauvaise intentions voyons ! Et puis j'ai beau être papa, je ne suis pas si vieux que ça vous savez. J'ai donc tout a fait le droit de reluquer les jeunes filles. Oui parfaitement. Les yeux toujours rivés sur la ravissante créature, mis clos à la manière d'un félin salivant devant une appétissante souris, je porte le verre à ma bouche, et continue d'écouter d'une oreille distraite le jardinier pissenlitophile.
Fuck guys. Je m'ennuie à mourir.
J''ai envie de sortir de ce bar et de m'enterrer vivant tellement cette vision est d'une banalité affligeante. Ça m'est insupportable. Mes yeux quitte la jeune femme, mon bref amusement prend fin. Elles sont toutes les même ici de toute manière. Insipide, tout comme le reste de ce centre fade et pâteux. Ouais, comme les aliments dégueulasse qu'ils nous font bouffer là, tellement dénués de goûts que ça vous reste dans la bouche, sans que vous éprouviez l'envie d'avaler. Et ben là c'est pareil. T'as beau avoir une fille a ta disposition, elle est tellement fade que tu veux pas y toucher. La routine quoi.
Fracas de verre. La carafe de sangria s'écrase sur le sol, en une explosion d'éclat de verre et de liquide pourpre étincelant de poussière de cristal. Mes yeux se tournent de nouveau derrière moi. Et c'est alors que je le vis, cette alcoolique puant et gueulard, renverser tout le contenu de son verre de vin fruité sur la tête de la jeune serveuse. Celle-ci baissait les yeux. Et liquide écarlate ruisselait sur son visage, sur ses si pâles cheveux désormais salis par l'alcool, gouttait de son menton, coulait le long de son long cou de nacre, souillant l’immaculé de sa peau. Et elle baissait les yeux. Et le mascara coulait en de longue larmes noires teintant l'alcool pourpre de noir. Soudain, il lève la main sur elle. Allait il la frapper ? Je l'ignore. Qu'avait elle fait ? Je l'ignore. Mais la seule femme que j'eus réellement connu si l'on omet Rosaly, c'est ma mère. Et c'est aussi la seule femme que j'eus connu à avoir toujours été battue. Et j'en ai souffert, terriblement souffert. Voir les marque de coups sur son corps meurtri et maigre m'était une torture, tout autant qu'à elle. Et je ne pouvais rien faire. Car dans la jungle on se soumet toujours a la loi du plus fort. Jimmy était le plus fort. Mais ça s'était autrefois.
Je me lève brusquement, renversant le tabouret de bar dans ma précipitation, et alertant de la même occasion la hyène de mon approche. L'animal tourne ses vicieux yeux en ma direction. Je lui attrape violemment le poignet. Il a un gémissement de douleur. Ses cheveux blond ternes me rappelle ceux de Jimmy. J'ai envie de gerber. Mais en même temps une égoïste satisfaction naît en moi. Mon inconscient pense de lui même : « je t'ai vaincu, Jimmy. Je t'ai vaincu, cauchemar de mon enfance. Je t'ai vaincu, père »
Malgré sa face rageuse, son corps n'est pas bien résistant, déjà depuis bien longtemps usé par l'usage d'alcool sûrement. Je n'ai même pas besoin de forcer pour envoyer cette coquille vide de volonté valser contre son siège, qui s'écroule avec lui. Étendu sur le sol, il dois le ver les yeux pour me faire face. De ce simple regard vers le haut je me sens supérieur, en force, en taille, en volonté, en tout. « Plus jamais ne lève la main sur elle »
L'homme ne répond pas, se contente de garder braqué son regard haineux sur moi, la bouche tordue en un rictus de rage, ses lèvre gercés légèrement entrouvertes pour laisser passer un mince filet de sang. Sans un mot de sa part, il se lève, me fait face. Je ne quitte pas ses yeux un instant et il fait de même tout au long de sa remise debout. Et sans plus d'explication, me crache à la face, avant de quitter le bar silencieusement, dans le plus lourds des silences. Mes yeux clos par l'humiliation se relève doucement. Me poings se serrent, puis se relachent. D'un revers de main, j'essuie l’épais crachat de mon visage. Ben voilà, j'ai encore plus envie de gerber maintenant.