Behind the big wheel ♪ [PV: Brunette]

Après l'aube la nuit tisseuse de chansons
S'endort d'un songe lourd d'astres et de méduses
Et les jambes mêlées au fuseau des saisons
Veille sur le repos des étoiles confuses

Claude Roy, La nuit.
***

Une douce mélodie s’élève dans l’air humide et frais. Une mélodie, semblable à celle d’une boite à musique, rythmé par le chant des grillons tout juste réveillés. Un vague souvenir m’embrume, prend possession de moi. Non, en fait, ce n’est pas un souvenir, mais une vague ressemblance d’un vécu. Une pointe de nostalgie me perce le cœur. Maman, tu me manques tant. Quand est-ce que je pourrais enfin te revoir ? Tu sais, ici, personne ne me comprend, vraiment. Tu es la seule qui sache ce qu’une enfant de sept ans puisse ressentir, que l’enfant en question, n’est pas qu’un petit être inutile et idiot, qu’il sait, autant que l’adulte, penser.
J’ai froid. J’aurais dû plus me couvrir. Après tout, quelle crétine je fus, lorsque j’ai cru que, dans les jardins, à 4 heures du matin, il allait faire doux. Tu parles. Je m’étais habillée avec un petit tee-shirt manche courte bleu clair sympathique avec un cardigan de laine bleu nuit par-dessus, il avait plut la veille, et la pelouse mouillée commençait vraiment à tremper mon pantacourt. Où est ce que j’étais vraiment ? Dans une petite prairie fleurie des jardins, où j’aimais me rendre avec Do –celui-ci dormait dans mon sac à dos actuellement-. Qu’est ce que je faisais là ? Disons que, ne supportant pas de ne pas bouger pendant plus de deux heures, et que je n’arrivais pas à m’endormir, je suis partie, cette nuit, en excursion. Comme d’habitude, quoi. Au moins, dans les jardins, personne ne vient m’embêter, et je peux m’exprimer, voir m’entrainer, librement. Et là, c’était juste une petite balade nocturne, ou presque. Un bol d’air frais matinal n’était pas de refus lorsque vous avez passé la veille dans un laboratoire, pour qu’on vous fasse pleins d’analyses. . . Yerk. Disons que, là, ce qui m’intrigue, c’est cette musique, entêtante, rappelant celle d’une music box. Et cette lumière, au loin, qui se dessine par-dessus les arbres qui cadrent la prairie. J’approche de plus en plus de la fin de la prairie, la mélodie s’intensifie. Et, lorsque je franchis buisson et fougère, une délicieuse surprise et excitation s’empare de moi.
Là, devant mes yeux, une grande roue, semblable à celle d’une panoplie de poupée mais qui ne respecte pas les tailles, blanche et dorée, est illuminée devant moi. Moi, seule, devant cette nouvelle clairière tachée de fleurs violettes et roses, devant une attraction foraine extraordinaire, qui n’avait, mais alors rien du tout à faire ici. Un pas, puis deux, puis une dizaine d’autres, j’arrive a pied de la Majestueuse. Je tombe dans l’herbe, c’et trop beau pour être réel. Dix minutes plus tard, je me relève. Et je monte dans une cabine tout aussi raffinée. Je m’élève, de plus en plus. Le sol, les fleurs, de plus en plus petits. Et, dans les coussins confortables, j’observe les étoiles, qui, pour la première fois, me sourient.

<-Regarde, Lana. Les étoiles sont belles, tu ne trouve pas ?
-Plus que belles. Extra-jolies.>

Le ciel était clair cette nuit-là. Aucun nuage ne troublait les cieux. Lana pouvait admirer à sa guise la Lune et ses amies les étoiles. Elle ne s'en privait pas. D'aussi loin qu'elle s'en rappelle, les étoiles avaient toujours été son meilleur souvenir avec sa mère. Réfugiée sur ses genoux, la fillette contemplait la beauté de la nuit. Sa mère lui chantait une berceuse. Ses yeux, fatigués de voir, se fermaient doucement et elle rejoignait le pays des songes, accompagnée par une multitude d'étoiles brillantes et de musiques douces. Sa mère lui manquait. Son père aussi, et même son frère qui n'était pourtant pas le plus gentil des frères. Elle aimait le Centre. Elle aimait vivre entourée d'autres enfants, ses pouvoirs, les Surveillants sympathiques. Plus que tout, elle aimait Champignon, le plus adorable des orang-outans. Elle était heureuse. Mais elle aurait aimé être blottie dans les bras de sa mère. Champignon était certes confortable, et elle ne connaissait rien de plus agréable que son souffle chaud dans son oreille, mais quelque chose manquait.

chuchota-t-elle à l'énorme singe roux. Son visage aplati mais bienveillant semblait acquiescer. Il la prit dans ses bras, tel un prince charmant sauvant une princesse en détresse, et tout deux quittèrent la pelouse proprette qui bordait les alentours du dortoir des élèves de l'école primaire. Champignon marcha, dépassant nombres jardins exquis et plantes étranges. Parfois, il s'arrêtait, reposait Lana pour la chatouiller. Alors ils couraient, se poursuivaient, et les gigantesques enjambées du singe dépassait toujours les minuscules pas de la fillette. Si bien qu'au bout d'un moment, ils aperçurent une lueur, au loin. Excitée, Lana se mit à courir vers elle. Champignon la rattrapa vite et la fillette et le singe galopèrent vers la lumière. Gigantesque et majestueuse, une grande roue de fête foraine s'élevait devant eux. Lana n'était jamais monté dans une grande roue, mais elle avait hâte de tenter l'expérience.

Elle grimpa dans une cabine, laissant Champignon à terre. s'excusa-t-elle en pensée. Le singe répondit par un "grompf" mécontent. Il n'était pas très bavard pour un Eelut. Lana s'installa, abandonnant le monde pour ne laisser que les étoiles. Le monde s'était arrêté de tourner le temps d'un tour de grande roue.

Le tour était terminé. Le monde avait recommencé à tourner. Les étoiles brillaient toujours, mais leur éclat s'était atténué. Champignon voulut repartir, mais Lana fut attirée par une silhouette qu'elle n'avait pas remarqué en arrivant. Il y avait une petite fille à quelques pas d'elle. La blondinette s'approcha d'elle, n'osant parler.

« Une grande roue, oui c’est comme ça que ça s’appelle, mon cœur. Comment ça marche ? Et bien, toi tu t’assois dans une nacelle et tu. . . Ah ! Nan comment marche la roue elle-même, je l’ignore ma chérie. . . Tu veux faire un tour ? Nan, ne t’inquiète pas, ça ne fait pas peur du tout ! Du haut, tu vas voir, on verra tout Paris, ainsi que le reste de la foire. . . Ca nous évitera de nous perdre à nouveau, non ? Si tu veux, après, je t’emmène faire un tour dans le carrousel de bois. . . Ouais ! On prendra les chevaux si tu veux. . . »

***

Un tour, puis deux. Toujours les étoiles jouent entre elles. De là haut, je vois, le centre d’Intensive Training, cette prison de béton de malheur. De l’autre côté, je vois, des jardins, tous différents des uns, des autres, qui s’étendent à l’infini. Ce fait m’a toujours rendue sceptique. C’est impossible bien entendu. Mais encore faut-il trouver la fin du dédale. . . De toute façon, je m’étais juré de ne pas passer ma vie à moisir parmi les autres ici. C’est hors de question. De plus en plus, je me sens lourde, je sais que je ne vais pas tarder à m’endormir si je reste bercée par les légers crissements de la roue-poupée gigantesque. Je me permets encore un tour, pour descendre du manège extraordinaire. Entre temps, Do, qui avait jusque là roupillé –alors que, normalement, le renard est un animal nocturne, et que, l’Eeluts en question était un renard roux, qui avait eu une sorte de mutation au niveau de ses couleurs, et qui était beaucoup plus petit que les autres-, se réveille, grimpe sur mon épaule, et profite de la vue. Je lui gratte le cou. Avec bien de courage, nous sortons de la grande roue, restant là, debout à essayer de comprendre comment elle fonctionne, alors qu’il n’y a personne ni rien pour la faire tourner. « De la magie », me chuchote une voix dans ma tête. J’aurais aimé repousser cette idée, à Intensive Training, le monde n’était fait que de preuves scientifiques, les gens nous avaient arrachés du berceau fantastique douloureusement. Et là, actuellement, c’est une proposition qui pourrait bien être valable. En tout cas, à mes yeux. Personne ni rien ne m’a empêché de rêver, et personne ne m’empêchera de le faire. Je n’en ai rien à faire de ce que vous, vous pensez, si vous êtes contre mon opinion personnel. J’avouerais bien également, que pendant les tours de l’automate géant, que j’avais, réellement, failli pleurer. Pour la santé de la roue, j’ai évité, c’aurait été bien trop dommage de détruire mon rêve en quelques instants. Je m’étais souvenue de la fois où je suis allée faire un tour de grande roue justement, avec ma mère, à Paris, dans une foire environnante, qui était par ailleurs gigantesque. Ce manège là était beaucoup moins raffiné que le mien, mais les souvenirs étaient à mon goûts, bien meilleurs. . . La réalité me rattrapant, je pense alors que tout ça n’est qu’un rêve, bien à mon dégoût. Non ? Alors, comment expliquez-vous, là, là-bas, la soudaine apparition d’un carrousel doré ? Tout aussi scintillant, une musique différente de celle de la grande roue, mais toute aussi semblable prends vie. Je crie, de surprise. Excitée comme un poux, je sautille sur place, et lâche toute les cinq secondes un ; « T’as vu ça Do ? », ou un « J’y crois pas ! », de nombreux « Mais comment. . . ». . . C’est à peine si je remarque, une présence derrière moi. Ne me retournant même pas, je lance :

« Un tour dans le carrousel, toi et moi ? Je prends le cheval noir, avec l’équipement vert. Tu prends quoi, toi ? »

Seulement alors, je me retourne, et dévisage une fille de mon âge, une petite blonde. Avec de grands yeux bleus, au combien pris par la stupéfaction. En fait, en y pensant un peu plus, je la trouvais tellement différente et semblable à moi, pas seulement par le physique, qui nous était contraire. En quelques secondes d’observation, par sa démarche, par ses mimiques, par son regard changeant, je me suis dis, que, si ça se trouve, elle, elle aimait bien vivre ici. Que cette petite fille, n’était pas comme moi, à se plaindre, à souffrir tout le temps. Que si ça se trouve, je ferais bien de prendre exemple sur elle. Je lui lance un sourire, pas le même que ceux que je donne aux adultes, pour les charmer –comme faisait ma mère d’ailleurs, j’ai pris son exemple-, afin d’obtenir ce que je veux. C’était là un sourire sincère, je crois.

« Alors ? Tu veux ou tu ne veux pas ? », Lui demandais-je, de ma voix gazouillante.

N’attendant pas de réponses, je la prends par la main, nous courrons. Arrivée au pied du manège magique, je saisi à terre un des nombreux tickets qui jonchent le sol. J’ignore à quoi ils servent, puisqu’il n’y a personne pour les contrôler. J’ai l’impression d’être dans un autre monde, et je prends plaisir à regarder les peintures qui ornent le carrousel. J’en prends même deux, et les glissent dans mon sac à dos, espérant que lorsque je me réveillerais, ils seraient toujours là. Je monte sur le cheval que j’avais choisi, la petite fille monte juste à côté de moi, sur un autre cheval.

« C’est quoi ton nom ? »

Le manège démarre, nous tournons, les chevaux de bois montent et descendent. Je ris, la dernière fois remonte à il y a bien trop longtemps.

Lana est entrainée par la petite main de l'autre petite fille. Elle ne lui ressemble pas. L'une est blonde, l'autre est brune. L'une a les cheveux raides comme des spaghettis crues, l'autre a des boucles soyeuses. L'une a les yeux bleus profonds, l'autre noirs sauvages. L'une est grande, l'autre petite. Etaient-elles aussi différentes sur leur caractère ? Lana avait envie de mieux connaitre cette fille. Le hasard faisait bien les choses. Il les avait réunis ici, dans la nuit, seules dans ce lieu magique. Il avait fait apparaitre une grande roue, puis un carrousel. Lana ne se posa pas de questions. Elle monta dans un cheval blanc, à côté de celui de la petite brune. Bien vite, elle furent entrainé dans la danse des chevaux de bois. Elles montaient, descendaient, montaient, descendaient... Une douce musique enfantine les enchantaient, comme si elle animaient les destriers. La petite brune riait, et son rire entraina Lana avec lui. Elles riaient toutes les deux. Elles ne se connaissaient pas, mais ce moment de magie les liait. Lana n'avait pas encore prononcé un mot. Peut-être que tout cela l'intimidait. Elle lança, comptant bien ne pas rester muette une minute de plus :

-Lana ! Et toi ?

C'était génial. C'était superbe. C'était fantastique. C'était... magique.
Quand elle vivait encore chez ses parents, elle allait rarement dans les fêtes foraines. Elle n'était jamais monté dans une grande roue - elle devait se l'avouer, elle avait un peu le vertige - et n'avait chevauché dans un carrousel qu'une fois. Sa mère et son père avaient toujours été très protecteurs envers elle - bien que la fillette ne voyait pas ce qu'il y avait de dangereux dans un manège en bois - et n'aimaient décidément pas tout ce qui pouvait la faire tomber au sol. Elle avait du se limiter à la pêche aux canards. Les volatiles de plastique étaient très sympathiques, mais elle n'avait jamais trouvé ce jeu réellement drôle. Alors que cette nuit... Un rêve. Elle avait trouvé. Ce n'était qu'un rêve. La petite brune n'existait pas, et le carrousel et la grande roue encore moins. Elle rêvait, tout simplement. Elle avait mis du temps à s'en rendre compte. Elle voulut se pincer pour vérifier - on le faisait toujours à la télévision quand quelque chose d'incroyable se passe. Elle lâcha lentement une main des faux rênes de son cheval et se pinça le bras. Mais rien ne se passa, sinon qu'elle ressentit la douleur. Elle reprit ses rênes, n'en croyant pas ses yeux. Elle... ne rêvait pas ! D'ailleurs, ce n'était pas possible. Jusque-là, elle avait ressenti tout ce qui s'était passé. La fraicheur de la nuit, la chaleur de Champignon, le métal froid de la grande roue, le cuir moelleux de ses cabines, la rosée de l'herbe, la main tiède de l'autre fillette, le bois doux du cheval... Non, tout était bien réel. Cela rendait l'instant encore plus magique. De nouveau, Lana tourna la tête vers la petite brune, dont elle allait bientôt connaitre le nom.

-C'est génial !

La sensation était extraordinaire. Elle ne rêvait pas. La déception de tout-à-l'heure, quand elle avait cru le contraire, s'était envolée. Elle avait envie de s'envoler, de courir, de crier ! Elle avait l'impression d'avoir tout les pouvoirs de la Terre. Elle était une petite fille et elle montait un cheval de bois sur un carrousel. Elle avait le droit, elle n'était plus la petite Lana fragile qui pleurait dès qu'elle avait mal. Personne n'était là pour l'en empêcher. Elle était seule, avec l'autre petite fille et leurs Eeluts. Le temps d'une nuit, elle était libre.

Excuse moi du retard, le rp est ridiculement et affreusement court, mais j'avais pas d'inspiration. >.<

Bonjour Lana ! C’est moi où tout ça est plus qu’étrange. . . Comment expliques tu ceci, cela, cette grande roue extraordinaire, ce carrousel doré ? Moi, je n’en sais rien. C’est peut être qu’un rêve, mais en tout cas, c’est drôlement chouette, moi je dis. De un, il fait plutôt bon, mes habits sont secs, maintenant. Le vent qui nous fait tourbillonner les cheveux s’est occupé de cette tâche. De deux, je trouve cette musique si jolie. . . J’ai envie de danser, pas toi ? L’aube ne tardera pas à se lever, j’espère pouvoir m’amuser jusqu’à la fin des temps. . . Les scientifiques ne m’auront pas, aujourd’hui qu’ils aillent se faire voir. Lana me dit que c’est génial. J’acquiesce. Je suis totalement d’accord.
Je saute du manège enchanté, Do du sac. Il se dirige vers l’Eeluts de la petite fille. Un orang-outan, apparemment. Je surprends la béatitude de mon compagnon. Nous n’en avions jamais vus.

« Je suis Pan, dis je en souriant, comme pleins de choses. . . Je suis en primaire spéciale, et toi ? C’est quoi ton pouvoir ? »

J’étais curieuse, Maman me disait que c’était génétique.

Lana imita Pan et sauta du manège. La petite brune et son renard, tout aussi petit et noir, semblaient intrigués par Champignon. Il n'y avait pas d'orang-outan au Centre, du moins pas à sa connaissance. Pan, elle n'avait jamais entendu ce prénom. Elle le trouvait joli. La brune ne ressemblait pourtant en rien à Peter Pan. Peut-être était-elle aussi rêveuse... Lana se pencha pour caresser le petit renard. Son poil était doux. Primaire Spéciale ? Il fallait faire attention avec ceux du groupe Spécial. On ne savait jamais ce que leur pouvoir nous réservait... Mais cette petite fille-là n'avait pas l'air de lui vouloir de mal. Elle paraissait même sympathique. Est-ce qu'elle venait de se faire une amie ?

-Je fais voler les objets. Télékinésie, ça s'appelle. En Primaire Psychique.

Elle aussi souriait. Des étoiles plein les yeux, elle était sous l'effet de cette nuit magique. Génial ne suffisait pas pour la qualifier. Aucun mot ne convenait. Lana montra Champignon avec un nouveau sourire qui faisait au moins trois fois le tour de son visage. Le singe roux était plus grand qu'elle d'à peine quelques centimètres, mais il en restait tout de même impressionnant. Autant présenter tout le monde.

-Et lui, c'est Champignon. Il fait fleurir les fleurs, il sert pas à grand-chose mais il est très gentil. Dis, il est mignon ton renard ! Il s'appelle comment ?

Maintenant qu'elle était partie, il serait difficile d'arrêter la blondinette de parler. Elle voulait tout savoir sur Pan. Champignon cueillit une fleur aux pieds des deux fillettes. Si l'on baissait la tête, on en voyait plein dans l'herbe humide. Le singe la montra à Pan, comme pour une démonstration. Elle était fanée. Le singe souffla dessus et elle reprit des couleurs, comme si elle venait d'éclore. Il la jeta par terre avec un "hou hou !" de singe. Lana rit. Un vent doux refroidissait la fraicheur de la nuit. Lana avait froid. Le pull qu'elle avait enfilé avant de quitter sa chambre ne suffisait pas à la réchauffer. Mais rien ne pourrait rompre la magie de cette prairie enchantée. Voilà le nom qu'avait trouvé Lana pour cet endroit. La Prairie Enchantée.