Le fauteuil dans lequel j'étais assise était bien confortable et je le trouvais moelleux pour un vieux canapé en cuir qui était posé là depuis plusieurs années... Enfin pour l'instant ça m'était un peu égal puisque une seule chose hantait mon esprit: Daniel Evans. Ca faisait des jours et des nuits que je l'observais le suivais dans toute ses quêtes et ses aventures au grand regret d'Ivoire qui en a plus qu'assez de mon entêtement pour ce garçon qui a au moins 12 ans de plus que moi. Néanmoins je n'y peux rien d'une certaine manière car ce n'est pas forcément de l'amour que je ressens envers lui c'est juste un sentiment profond et inéchangeable avec lequel je vais devoir vivre toute ma vie! Je soupirais en revoyant son image, un beau blondinet, charmant et séducteur de nature enfin à mes yeux. Ivoire poussa un petit grognement en entendant mes pensées et s'assis en face de moi me montrant sa mine mécontente je lui répondis d'un ton sec et sens appel:

-Ivoire tu n'y peux rien ça fait parti intégrante de moi maintenant... Alors laisse tomber!

La belle louve grise secoua la tête désemparée mais ne releva pas. Je me remis à ma lecture même s'il m'était presque impossible de comprendre un mot de ce que ce bouquin racontait tant ma tête était ailleurs. Je pensais qu'il fallait que je lui parle et que c'était le seul moyen de me débarrasser de cette obsession qui, à la longue, devenait gênante. Excédée, je posais ce sale livre là ou je l'avais trouvé et fis quelques pas dans la grande bibliothèque. Je sentis Ivoire tressaillir derrière moi alors je sondais son esprit et joignis le mien au sien de manière à ce qu'il ne fasse plus qu'un. Beaucoup d'odeur et de bruit différent me parvinrent mais un seul me resta, celui de Daniel qui au moment même quittait sa chambre pour une destination inconnue que j'avais la ferme intention de découvrir. Je récupérais mon indépendance et bondis en avant à toute vitesse, mon eeluts sur les talons qui prononça au bout du rouleau:

-Vas-tu le suivre comme les fois précédentes?

Je décidais d'ignorer mais lui demandais d'un ton suppliant auquel elle ne pourrait résister:

-Prête moi ton odorat et ton ouïe si fine j'en ai horriblement besoin!

Elle soupira à son tour mais je la sentis me pénétrer et en quelques secondes elle était en moi et je pus pister Daniel sans aucune difficulté!
Et encore heureux que je l'ai suivi car sinon il serait probablement mort à cette heure.
Des hurlements de panique m'assaillirent les oreilles et je n'eu plus besoin des attributs de mon eeluts parce que j'avais déjà compris. J'enlevais mon maillot en toute hâte ainsi que mon pantalon et sautais dans l'eau profonde repérant facilement Daniel qui coulait à pique. Je battais des pieds et des mains pour le rattraper et lui saisis un bras je fis demi-tour et recommençais la même mascarade en regagnant avec de grandes peines la surface. Une fois sur la rive du lac je déposais Daniel et lui fis un rapide massage du torse pour que l'eau ayant pénétré ses poumons s'expulse et ça marcha car quelques minutes plus tard il respirait normalement et ouvrit les yeux. Quand à moi j'était transi de froid et trempais mes cheveux dégoulinant d'eau marécageuse. Je lui fis un sourire soulageais et murmurais:

-Tu es vivant...

Je respirais difficilement moi aussi tant nos visages étaient proche et je me reculais légèrement pour ma calmer... Il murmura de la plus belle voix que je n'avais jamais entendue:

-M..m...merci...

Mon coeur battait horriblement vite et je détournais le regard de son splendide visage. Sodain un léger vent se mit à fondre sur nous et je frissonnais ma peau presque à nue, je replaçais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et marchais à quatre pattes jusqu'à mes vêtements et toute tremblante tentais de remettre mon maillot son image hantant, comme d'habitude, mon esprit. J'ordonnais par la pensée:

-Ivoire restes cachée!

Elle ne répondit pas mais je sentis qu'elle avait compris parce qu'elle s'en alla. Je ne réussis pas à attraper du premier coup mon morceau de tissu qui me servait de tee-shirt et peinais à l'enfiler sur mon torse. Il se mit en mouvement dans mon dos et je tournais la tête pour l'observer... Il c'était redressé et me regardait. Je tournais immédiatement la tête quand nos regards se croisèrent et je me mordis la lèvre. Daniel continua sur sa lancée:

-Merci... Merci, vraiment. Tu m'as sauvé la vie. J'ai eu une chance extraordinaire que tu sois là.

Encore en sous-vêtement et mon pend de tissu dans les mains je me relevais brusquement et en demi-cercle parfait je lui fis face le regard brillent d'intelligence et de lucidité. Je répondis un peu sèche:

-De rien. Que faisais-tu ici et à cette heure?

Je baissais les yeux et hoquetais de froid la brise gelé me mordant la peau...