Catherine DesplatDans ma bulle...
Messages : 22 Date d'inscription : 13/07/2012 Age : 28 Localisation : Belgique
Feuille de personnage Eelut : Klaus, un gros scarabée vert Âge du personnage : 16 ans Section:
| Sujet: Re: Vos meilleurs RPs Lun 23 Juil - 4:54 | |
| Bon, moi je n'ai encore jamais RP ici, mais je suis plutôt fière de celui-ci, entre moi (incarnant Andromeda Tonks) et Bellatrix Black - "ma" soeur, donc. Je suppose que vous connaissez un peu l'univers de Harry Potter... Là, ça se passe au temps des Maraudeurs. Si vous avez des questions sur le contexte n'hésitez pas! L'excellente ouverture de Bella: - Spoiler:
Il est vrai que le coeur a ses raisons. Et même des raisons plutôt valables, des raisons en béton armé. Des raisons qui souvent laissent perplexe. Des raisons qu'on trouvent stupides, souvent. Mais qu'on écoute, toujours. On ne sait jamais vraiment pourquoi, mais le coeur gagne toujours. Jusque là, nous donnons raison au proverbe. Mais là où il se trompe, c'est lorsqu'il clame l'ignorance de notre Raison. Car, pour dire vrai, celle-ci n'est que le juste prolongement d'un coeur, et non son indéfectible ennemie.
Il y avait cependant des gens qui n'avaient pas de coeur, ou ne semblaient pas en avoir. D'une rigidité sans faille, d'une froideur sans éclat, il semblait aux autres que ces personnes n'étaient faites que de glace, gelant impitoyablement tous les gémissements de l'organe palpitant, comme on fait taire un enfant qui nous embête. Mais cela n'est qu'une habile ruse, destinée à cacher au reste du monde ce que ces gens trouvent honteux. Les sentiments.
Peut-être cela vous offusque de savoir que certaines personnes ont peur de ressentir la moindre émotion. Toutefois, cela est aussi parfaitement compréhensible. Avoir du coeur, c'est s'ouvrir aux autres, c'est leur montrer le meilleur comme le pire de nous. C'est, au fond, ne plus avoir de secrets, ne plus se cacher derrière des apparences. Avoir du coeur, c'est l'immense générosité de tout. Et tout donner, ce n'est pas si simple, et une telle action peut vite nous rapprocher de la sainteté.
Bellatrix ne voulait pas avoir du coeur. Cela ne voulait pas dire que rien ne battait en elle. Seulement, elle ne le montrait pas, jamais. Pourtant, désormais, elle connaissait quelqu'un qui savait pertinemment que sa poitrine n'était pas si profondément vide. Mais, une fois encore, tout cela ne résultait que d'un moment de pure faiblesse. Bien vite, il faut se redresser, retrouver la rigidité imposée et faire, une nouvelle fois, taire des palpitements plus qu'agaçants.
Le coeur, pour elle, était la pire invention de l'humanité. Il faussait tout, et pourtant prenait toujours les commandes. Parfois, elle aurait voulu naître sans ce gênant organe, pour n'être qu'une machine, incapable de ressentir quoique ce soit. Il lui serait tellement plus facile de rester froide et frigide, plutôt que de se sentir brûlée de sentiments qu'elle aurait voulu enfouir au fond d'elle-même à jamais.
Ces derniers temps, elle avait ressenti bien trop fort ces feux destructeurs, et gardait encore en elle d'importantes cicatrices que les meilleurs remèdes n'auraient pu effacer. Elle les avait dans la peau, ad eternam. Quand elle y repensait, elle pouvait encore en sentir la brûlure. Jamais encore elle n'avait éprouvé une telle chose, jamais une telle passion ne l'avait ainsi dévorée de flammes. Elle n'était même pas sûre que l'enfer pouvait faire pire que cela.
Pourtant, il fallait vivre, et ne rien laisser paraître. Ne rien changer à ses attitudes, ses regards, ses gestes. Ne pas laisser entrevoir les moindre signes, les moindres marques. Oh, à cela, elle y était habituée depuis si longtemps, qu'on aurait pu qualifier cette pratique de "jeu d'enfant" pour une jeune femme aussi dure que Bellatrix. Seulement, elle sentait que, lentement mais sûrement, toute cette situation lui échappait. Les évènements devenaient fumée, glissant entre ses doigts, et désormais ce n'était plus qu'une question de temps, avant qu'elle ne laisse tomber un indice, une indication, dans une mégarde qui lui serait aussi fatale que du poison droit au coeur. Parfois, elle en pleurait — elle pleurait, d'ailleurs, plus souvent qu'auparavant, comme si les sanglots s'engouffraient continuellement dans une brèche, profitant d'un moment de faiblesse, d'un moment où le mur de froideur se faisait plus faible, plus fragile, une muraille vacillante aux portes que laquelle se précipitent les ennemis. Et nombreux ils étaient, ces ennemis invisibles pour les yeux ! Bellatrix ne les comptait plus, car cet esprit auparavant si droit, si fière, menaçait désormais de s'écrouler aux premiers mots, aux premiers signes contraires. Un empire en château de cartes.
Ce jour-là était sombre, pluvieux et froid. Bellatrix se sentait le coeur à l'orage. Elle était rongée d'attente. Un signe, un signe. Chaque palpitation semblait appeler à l'aide, dans un désespoir certain. Un signe, un signe ! N'importe quoi, quelque chose qui la réveillerait, la frapperait, jusqu'à la mettre K.O. Il lui fallait sortir d'une léthargie qui l'épuisait. Moralement, et physiquement. Elle se sentait presque faible.
Ce jour-là, elle logeait encore dans la maison familiale des Black, la chambre du troisième étage, avec l'oeil-de-boeuf qui donnait sur le square, désert évidemment à cette heure-ci, avec ce temps-là. Et pourtant, la silhouette surgit de nulle part, et Bellatrix la reconnut immédiatement. Comme une évidence, même pas une surprise. Comme si ça avait toujours été elle, avec un certain espoir.
Quatre à quatre, elle dévalait l'escalier. Un signe, un signe ! Ce n'était plus un appel, mais une constation, un cri de joie. Elle sentait sa poitrine qui cognait, son coeur qui se débattait pour sortir de sa cage, comme pour la précéder, pour arriver le premier. Et il frappait tellement fort qu'elle en souffrait, mais cette souffrance n'était pas douloureuse, elle n'était pas une vraiment souffrance. C'était un plaisir, une douce chaleur, car enfin, elle se réveillait ! Enfin, il lui semblait vivre un peu, animant cette maison vide, sombre, et qui lui paraissait presque comme une prison. En arrivant au rez-de-chaussée, elle tira le rideau sur le portrait. Elle ouvre la porte à la volée.
Quiconque qui s'est déjà retrouvé face à son sosie sait ce que ressentirent les deux soeurs. Une étrange sensation, comme un rêve, pourtant bien réel. Une surprise à laquelle les deux jeunes femmes étaient habituées, désormais, après tout ce temps passé ensemble. Une ressemblance qu'elles avaient cependant souvent détesté, comme un cadeau empoisonné que le ciel leur avait envoyé. Bellatrix reprend son souffle.
« AND... »
Les mots lui échappent presque. Elle manque de terminer en l'appelent "Andie", comme si elles étaient de nouveau deux petites filles que rien n'oppose. Mais Bellatrix se reprend, se redresse, termine dignement.
« ...DROMEDA. »
Elle est appuyée sur la chambranle de la porte, hautaine, dédaigneuse. Fidèle à elle-même. Le coeur qui, quelques instants auparavant, criait encore, désormais s'est tu, baillonné par le mépris qu'à Bellatrix pour sa soeur. Pourtant, elle se tient là, comme une statue. Comme si elle n'était pas reniée. Comme si elle n'était pas une traître à son sang. Comme si elle n'avait pas épousé un Sang-de-Bourbe. Comme si Andie venait voir Bella. Et soudain, malgré l'ancienneté serpentine, elle reconnut le coeur Rouge et Or de sa soeur, et la jeune femme prenait d'autres traits. Elle devenait pour Bellatrix un jeune homme qu'elle aimait... Mais d'un revers de main, elle avait balayé toutes ses pensés, et lança un regard glacial.
« QUEL MAUVAIS VENT T'AMENE ? »
Car même si elle le voulait, Bellatrix ne pouvait pas être gentille et aimante envers Andromeda. Jamais plus.
Et ma réponse, moins bonne mais dont je suis fière malgré tout...
C’était un jour gris, froid et pluvieux, de cette pluie monotone capable de tomber pendant des heures en goutes fines et froides qui s’infiltrent partout, causant frissons et éternuements. Les trottoirs résonnaient des bruits de ces centaines de petites gouttes qui s’y écrasaient sans arrêt, et s’étaient d’ors et déjà recouverts d’un mince filet d’eau qui stagnait par endroits ou ruisselait le long de la rigole. S’aventurer dehors par ce temps n’était pas une décision prise à la légère !
C’est dans ce tableau fort peu réjouissant que progressait Andromeda. Malgré le sortilège de séchage qui protégeait ses cheveux et ses vêtements de la pluie, elle ne pouvait s’empêcher de grelotter.
Si elle s’était risquée dehors par un tel temps, c’était pour une relativement bonne raison : elle avait une visite à rendre à une amie qui habitait dans le quartier. L’amie en question, une jeune femme qu’elle avait rencontré grâce à Ted Tonks, venait d’accoucher, et leur avait proposé de venir voir la petite Mélissa agée d’à peine un mois. Ted n’ayant pas pu se libérer d’une obligation professionnelle ce jour-là, Andromeda avait décidé d’y aller seule. Elle ne connaissait que l’adresse de l’endroit et n’avait donc pas peu y aller en transplanant. Quand elle avait quitté la maison, le temps était sec, mais hélas à peine avait-elle entamé son chemin qu’il s’était mis à pleuvoir. La jeune sorcière avait donc décidé d’utiliser un raccourcit de son cru. Mais si son sens de l’orientation n’était pas excellent par temps calme, sous la drache il s’empirait, si bien qu’à présent, elle devait bien avouer qu’elle s’était perdue.
Faute de mieux, elle se réfugia sous un porche. Se concentrant, elle tenta de se situer dans l’espace. En vain. Pourquoi ne pas annuler la visite ? Au fond, il vallait peut-être mieux y aller accompagnée ; Ted, au moins, connaissait l’adresse ! Mais d’un autre côté, Andromeda n’avait pas envie d’avoir fait tout ce chemin pour rien. Elle scruta finalement la rue, espérant à moitié que celle-ci lui rappelle quelque chose. Or, plus elle y réfléchissait, plus elle se rendait compte qu’elle était déjà passée par ici... Oh, pas souvent, et sans doute il y a longtemps ; mais elle pensait pourtant connaitre cet endroit.
Elle n’avait pas grand-chose à perdre, aussi elle suivi son instinct et, retournant sur ses pas, se laissa guider par des souvenirs à moitié effacés. Avec un peu de chance, elle finirait par se retrouver dans un endroit connu grâce auquel elle pourrait se resituer et retrouver son chemin. Plus elle avançait, plus elle se sentait sûre d’être déjà passée par là, et quand enfin l’origine de tous ses souvenirs refit surface, il était trop tard. Au détour de la ruelle qu’elle parcourait était apparue la place plutôt lugubre qu’on appelait le square Grimmaurd.
Des qu’elle vit ou elle se trouvait, Andromeda sentit une nuée de souvenirs lui revenir en tête, bon ou mauvais. Comment avait-elle pu ne pas reconnaitre ces rues qui conduisaient à la maison familiale des Black ? Elle y avait pourtant passé beaucoup de temps, en compagnie de sa famille... ou plutôt de ce qui fut sa famille...
Elle ressentit de la peur de rencontrer quelqu’un, avant de se raviser : par un temps pareil, même un « vrai » Black ne pourrait sortir. Revenir sar ses pas serait ridicule, d’autant qu’à présent elle pensait avoir trouvé un chemin qui pourrait lui permettre de retrouver une avenue connue. Le plus naturellement possible, elle progressa le long du square, comptant juste les numéros de maison.
7. Un retour de nombreuses années en arriere... Il fut un temps ou Bellatrix, Narcissa et Andromeda n’avaient rien à se reprocher... Elles étaient juste trois petites filles sans soucis. Bella, Andie et Cissy. Mais Andie avait toujours admiré sa grande sœur, elle était très certainement bien mieux qu’elle. Même sa mère le lui disait : « Quand donc finiras-tu par prendre exemple sur ta sœur ? »
8. Oui, elle aurait vraiment, vraiment voulu lui ressembler à cette époque. Pour elle, tout ce qui sortait de la bouche de sa sœur ou de ses parents était la vérité. Elle y croyait tellement, à ces histoires de sang-de-bourbe et de pureté familiale ! Il a fallu Poudlard pour lui remettre ses idées en place.
9. Poudlard ! Quels souvenirs ! Elle avait été envoyée à Serpentard. Aujourd’hui, cette maison lui pèse, mais quelle fierté elle avait ressentie en allant s’asseoir à côté de sa sœur ! Et Bellatrix lui avait souri... Ce jour-là, sa grande sœur lui avait adressé un franc sourire de félicitation. Il avait été fugace, mais il avait suffit pour empêcher Andromeda de frissonner dans les froids dortoirs des Serpentards pendant plusieurs semaines. Oui, qu’elle le veuille ou non, à une époque, elle avait été une vraie petite Serpy, et ce gentil « sang-de-bourbe » qu’elle avait rencontré dans le train ne la troublait que peu...
10. Du moins au début. Au fur et à mesure de l’année, Andromeda s’était détachée des idéaux de sa maison et sa famille. Et il en avait été de même pour toutes les années qui avaient suivi. Tentant la provoquations envers sa famille de plus en plus loin, elle avait découvert un monde inconnu d’ouverture d’esprit qui au fond lui parraissait bien plus chaud et agréable que son monde d’origine. Ce n’est pas pour rien que le vert et l’argent sont des couleurs froides, alors que le rouge et l’or sont chaudes au contraire...
11. Et un jour, sa sœur Bellatrix lui avait donnée rendez-vous en tête à tête. Andromeda venait d’annoncer ses fiançailles avec Ted Tonks. Bella l’avait avertie qu’elle faisait fausse route. Elle lui avait donné des conseils simples : rompre tout contact avec ses amis « impurs ». Ne plus trahir la pureté de son sang. Vivre comme une Black. Andromeda avait refusé, elle n’avait même pas écouté les reproches de sa sœur jusqu’au bout. Des lors, elles cessèrent complètement de se voir. Andromeda était partie en laissant derrière elle un rond carbonisé dans une tapisserie.
12. Le présent se substitua aux souvenir imperceptiblement. C’est ici, constata Andromeda. Elle allait continuer sa route quand un bruit surprenant la fit stopper net. Quelqu’un courait dans les escaliers.
Andromeda se retourna vers la porte. Il y avait quelqu’un dedans qui courrait à sa rencontre, et qui plus est de manière étrangement joyeuse. Le cœur de la jeune femme fit un grand bond dans sa poitrine. Quelqu’un voulait la voir ! Ainsi, il y avait un membre de sa famille, à part Sirius, qui se réjouissait encore de sa venue !
La porte s’ouvrit à la volée. Andromeda se retrouva nez à nez avec sa sœur, mais on aurait pu croire qu’il y avait juste un miroir entre les deux femmes, et que l’une était le reflet de l’autre.
« Andromeda. »
Le nom était sortit comme coupé en deux de la bouche de Bellatrix. La plus jeune n’eut pas le temps de se faire une idée sur le pourquoi de ce changement de ton car sa sœur parla à nouveaux.
« Quel mauvais vent t’amène ? »
Ce fut comme si une petite aiguille perçait la bulle d’espoir que le bruit dans l’escalier avait fait gonfler dans le cœur d’Andromeda. Non, personne ne l’attendait au 12, square Grimmaurd. De plus, elle n’avait rien à répondre à cette question. *Quel mauvais vent, en effet, a bien pu me conduire jusqu’ici ? , songea-t-elle. La pluie et un mauvais sens de l’orientation. Voilà la réponse à ta question, Bella.*.
« Bonjour Bellatrix, commença-t-elle prudemment. Je passais par ici justement et... »
*et, finit-elle en pensées, je me suis dit « Oh, chouette, allons dire bonjour à cette chère Bella ! » Voilà la réponse toute faite pour ce genre de situations. Sauf qu’en général les gens auxquels on rend visite sont des amis.*.
« ... et je t’ai entendue descendre, alors je me suis arrêtée. »
*C’est dit*.
Andromeda fixa sa grande sœur en se demandant ce qui l’attendait maintenant.
(les majuscules dans les paroles de sa réponse sont dues à la police qu'elle utilisait)
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