Who wants drug, children ? [PV Didi ♥]

Pchiiiiiiit.

Encore un flacon que je fais exploser. Je n'aime pas être scientifique. Je n'ai jamais été faite pour l'être. Mais je le suis pourtant. Je toussote légèrement, et remets mes cheveux en place. Si je continue comme ça, je suis bonne pour finir comme Frankenstein. Même s'il n'a jamais existé. Folle, en tout cas. Avec tout le temps les cheveux ébouriffés. En pétard.
Mes yeux maquillés d'un épais trait d'eye-liner du plus noir qui soit rougissent, mes vaisseaux sanguins apparaissent dans le blanc de mes yeux. Pas beau à voir. Je n'ai jamais été belle à voir, de toute façon. Il manquerait plus que la fumée qui sort des oreilles et on serait dans un dessin animé.

Je dégaine alors un autre flacon et fait un autre mélange bizarre de liquides. Cette fois je sais ce que je fais. Je choisis minutieusement mes produits, en faisant attention à ce qu'ils ne tuent pas. Tout en réfléchissant intelligemment à ce que je fais, je verse liquide après liquide dans le flacon, et l'approche de ma bouche.

- Santé.

J'avale. Une horrible grimace se dessine sur mon visage. Plus jamais je ne boirai de ce truc bizarre. C'est pas de la drogue ça, je vous le confirme.
Je souffle lourdement, puis m'affale sur un siège dans un coin du laboratoire. Blanc comme la neige, vide comme un trou. Je fouille dans ma poche de blouse pour vérifier si je n'ai pas une petite clope qui traîne par là, histoire de m'en souffler une.

Rien. Je cherche alors dans les tiroirs de la pièce, avide de drogue, et renversant au passage quelques expériences. Je renifle partout comme un chien pour avoir la moindre petite trace de drogue. Les gens qui passent me regardent par la porte entrouverte, effarés de ce spectacle quelque peu horrible.
Je mets la pièce sans dessus-dessous, et finis par trouver mon bonheur.
Une belle petite boîte contenant je ne sais pas quoi comme drogue, mais un instrument pour la sniffer. J'avais dû ranger la boîte il y a quelques jours, en pensant qu'un jour ou l'autre j'aurai besoin de drogue imminente.

Un bruit pas très propre sort de mon nez. Je sniffe, un grand sourire aux lèvres, trop contente.
Et puis, un second bruit vient gâcher mon petit bonheur. Un grincement de porte.

15H00. Laboratoires.

Je n'avais pas spécialement choisi d'aller dans les Laboratoires - glauque en dehors du fait que ce soit l'antre de Léandre - mais j'y étais, là, pour rendre un dossier concernant les cours de Sciences avancées. C'était un peu spécial et je ne comprenais pas bien pourquoi je devais le rendre en mains propres au professeur, dans les Laboratoires au lieu de la salle de cours habituelle mais je n'avais pas discuté.
Le Professeur n'était pas là, heureux hasard. Je glissai donc les feuilles sous la porte, pour qu'il les trouve en entrant. Devoir rendu à l'heure, il ne pourrait rien me dire. Alors que j'allais partir, je me retournai à mi-chemin et me dirigeai vers le bureau de Léandre. Pouvais-je lui rendre visite ? En principe, non. Je n'étais déjà pas censé me trouver là - bien qu'autorisation spéciale du professeur - plus longtemps qu'il ne m'était permis. Je regardais à gauche et à droite. Il n'y avait pas un chat. Si je passais simplement dire bonjour, deux minutes, personne ne s'en rendrait compte.
Je levai la main vers la porte, prête à frapper mais m'arrêtai. Étai-je vraiment sûre de vouloir le voir ? Non. Enfin si, je souhaitai le voir mais j'avais aussi peur de ce qu'il se passerait. Je n'avais rien à lui dire ; les cours et les entrainements se passait bien, il n'y avait rien de nouveau. Et lui de même, j'imaginai bien que ses expériences fonctionnaient ou, dans le cas contraire, qu'il ne m'en parlerait pas.
Je secouai la tête, ramenai mon bras le long de mon corps et fis demi-tour. Laissons tomber pour aujourd'hui. Je ne cernai toujours pas mes sentiments et avais souvent du mal à me décider, quand il s'agissait de Léandre. Pourtant, il m'attirait, aucun doute là dessus.

Je relevai la tête en passant près d'une porte entrebâillée et m'arrêtai en entendant des bruits provenant de l'intérieur. Ça fouillait, là dedans. Des choses semblaient tombées à terre, d'autres étaient dérangées. Et puis soudain, plus rien, ça s'était arrêté. Juste le silence, le calme. Mais ce n'était pas fini ; cerise sur le gâteau, un énorme reniflement qui ne donnait pas envie d'entrer. Pourtant, je poussai la porte. Ça m'inquiétait un peu, tous ses bruits - et de toute manière, je n'étais pas pressée, j'avais du temps devant moi.

La vue qui s'offrait à moi dans ce labo n'était pas la plus belle à voir. Une jeune femme, brune, était penchée au-dessus de son bureau ; au-dessus de poudre blanche, pour être exacte. Le teint livide, les yeux comme prêts à sortir de leurs orbites.
Ne pensant que par l'instinct, je me précipitai et, posant une main sur son épaule, articulai :

- Professeur, est-ce que tout va bien ?

Question idiote, bien sûr que non. Mais que faire ?